Posted by: secondeguerremondialeclairegrube | May 12, 2024

Occupation: les lettres

Occupation : les lettres

Grüß Gott !

Des écrivains français, pendant l’Occupation allemande, écrivent et publient.

Youtube / Duels Camus Sartre / Une amitié déchirée / Video / 2022 / Internet:

« Les vies de Sartre et de Camus ont été bousculées par la guerre. Sartre, prisonnier quelques mois en Allemagne, avait réussi à rentrer en France, début 41, grâce à un faux certificat médical. Il avait ensuite tenté de résister, brièvement, avant de se consacrer à la littérature. Camus avait voulu s’engager, mais on lui avait interdit, à cause de sa tuberculose. Un temps en France, puis en Algérie, lui aussi a continué à écrire. Camus arrive en 1943 dans un Paris, où malgré l’Occupation, la vie culturelle ne se porte pas si mal. En juin, Sartre monte au Théâtre de la Cité sa première pièce, Les Mouches, mise en scène par Charles Dullin. Dans la foule, un inconnu vient se présenter à Sartre, Albert Camus. » (…)

« Autour de Picasso, une pléiade de célébrités. Parmi elles, le psychanaliste Jacques Lacan, l’ethnologue Michel Leiris, et l’écrivaine Simone de Beauvoir, la compagne de Sartre. Tous vont jouer en cachette dans un appartement, le Désir attrapé par la queue, une farce de Picasso. C’est Camus qui, à la demande de Sartre, a fait la mise en scène et qui, d’un coup, cotoie d’égal à égal, les esprits les plus brillants de son temps. » (…)

« Sartre avait donné, depuis 43, des articles aux Lettres françaises clandestines, où il fustigait la littérature de la Collaboration. Les vents nouveaux de l’histoire qui s’annoncent vont bientôt lui fournir l’occasion de s’engager au vu et au su de tous. » (…)

« Ici, Radio diffusion de la nation française. Voici Albert Camus, déjà connu comme écrivain, qu’on découvre rédacteur en chef de Combat : « Il a fallu cinq années de luttes obstinées, silencieuses, pour qu’un journal né de l’Esprit de résistance, publié sans interruption à travers tous les dangers de la clandestinité, puisse paraître enfin au grand jour, dans un Paris libéré de sa honte. »

Albert Camus, fils d’Alger / Alain Vircondelet / Fayard / 2010 / Internet:

« La vie au Panelier se déroule au rythme des saisons. Il y a vu l’éblouissement flamboyant de l’automne, l’impeccable manteau blanc de l’hiver sur les labours et déjà pointent les premiers jours du printemps, avec l’apparition des « premières pervenches ». L’effroi (c’est son mot) de la mort le reprend, un matin qu’il crache de nouveau du sang. La mort, seule évidence stable dans le mouvement permanent du monde. »

« Camus ne peut prolonger son séjour plus longtemps. Il sent qu’il s’use et se dessèche au Panelier, malgré la grâce de nouveaux paysages, qui lui sont étrangers. Empêché de rentrer en Algérie, il va effectuer des allers-retours réguliers entre Saint-Etienne, pour ses insufflations hebdomadaires, Lyon et Paris, où il finit d’ailleurs par s’installer temporairement. Grâce à l’entregent de Pascal Pia, il a obtenu un poste de lecteur chez Gallimard, les maigres revenus de Charlot ne suffisant décidément pas, et l’argent que lui envoie Francine d’Alger, via le Portugal, ne lui parvenant pas… » (…)

« Paris, quant à elle, lui laisse un goût amer. Il y a retrouvé quelques amis et le quartier de Saint-Germain-des-Prés, mais l’occupant le désespère. Au cours de l’été de 1943, il rédigera d’ailleurs des Lettres à un ami allemand, où il affirmera sans peur la nécessité de la Résistance. Ses réticences pacifistes ne sont plus qu’un lointain souvenir. Mais quelle douleur aussi, que d’être contraint à se battre quand tout en soi s’y refuse ! « C’est beaucoup que de se battre en méprisant la guerre… », écrit-il. » (…)

« Une fausse carte d’identité lui est délivré au nom d’Albert Mathé, datée du 20 mai 1943, ce qui laisse à penser qu’il exerçait déjà depuis plusieurs semaines, ou des mois, une activité résistante de sa résidence du Panelier. Ses quatre Lettres à un ami allemand atteste par ailleurs son engagement : « Nous serons les vainqueurs, vous n’en doutez pas… Nous avons nos certitudes, nos raisons, notre justice : votre défaite est inévitable. »

« Nous luttons pour cette nuance qui sépare le sacrifice de la mystique, l’energie de la violence, la force de la cruauté, pour cette plus faible nuance encore qui sépare le faux du vrai, et l’homme que nous espérons des dieux lâches que vous révérez. »

« L’âpreté du ton rélève la hardiesse de son engagement et l’énergie qu’il va y déployer. Pour l’heure, l’action sera discrète, sachant que seuls « le silence et la mémoire » permettent encore de rendre justice aux victimes des nazis. » (…)

« Se souvenant peut-être de la passivité de certains Français, il déclare : « Ne dites pas : « Cela ne me concerne pas. Je vis à la campagne, et la fin de la guerre me trouvera dans la paix où j’étais déjà au début de la tragédie. » Cela vous concerne » (Combat, 56, avril 1944) » Il évoque la grande force des opprimés qu’est la solidarité dans la souffrance… » (…)

« Camus s’emploie donc à dénoncer la collaboration, exalte la résistance « sortie de terre », armée courageuse et inaliénable désormais ; il dénonce Pétain et ses acolytes, et en appelle au sacrifice des Français avec des accents bernanosiens. L’occupation de Paris n’est plus qu’une affaire de jours. Chacun sait que va s’engager une bataille décisive. Révolutionnaire, selon ses mots. » (…)

« Le jour où Camus présente Maria Casarès à ses amis, au cours d’une fête chez les Dullin, dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, les Alliés débarquent en Normandie. La représentation du Malentendu tourne le 24 juin à la bataille d’Hernani, et la libération de Paris est proche… Dans ce chaos, dans ce désordre du monde et de l’Histoire, Camus se fraie, impassible, son chemin de vie. »

Histoire de Vichy / François George Dreyfus / Editions de Fallois / Paris / 2004:

« Ce qui est important, c’est que des éditeurs, Gallimard, Grasset, Denoël, n’ont aucun mal à trouver des lecteurs. » (…)

« Mais est-ce que les restrictions ou la censure ont eu une influence sur la littérature elle-même ? Un Camus, un Sartre, Gide, Mauriac, Paulhan et même Eluard et Aragon acceptèrent d’être édités et par conséquent de se soumettre à la censure. Que d’agenouillements et de reniements, d’ingratitudes, de parjures dans le monde des lettres françaises écrivait Jean Zay dans sa prison, qui ajoutait: […] si quelques écrivains sauvent l’honneur par […] leur silence, combien d’autres, et qui ne sont pas toujours des moindres, s’empressent à servir les nouveaux dieux dans un étrange oubli de leur passé et de leur oeuvre. » (…)

« Ainsi va la vie littéraire qui, si elle n’est pas extraordinairement brillante, est loin d’être insignifiante : Camus, Sartre, Maurice Blanchot, Pierre Emmanuel, font véritablement leur entrée dans le monde des lettres. » (…)

Ecrire ou combattre / Des intellectuels prennent les armes / 1942-1944 / Fabienne Federini / La découverte / 2006:

« Mais au-delà de ces quelques cas, c’est finalement une majorité d’écrivains qui va « s’accommoder » de ces nouvelles régles et accepter d’être édités. (…) Il y aussi Albert Camus, qui vit en Algérie de janvier 1941 à août 1942, et qui préfère la capitale occupée à son éditeur d’Alger. Un roman, L’Etranger, et un essai, Le mythe de Sisyphe, publiés par Gallimard en 1942, assoient sa réputation et lancent une carrière fulgurante. Il a fallu pour cela supprimer dans le deuxième livre un chapitre consacré à Kafka ; le désir de paraître était le plus fort. Le succès de son premier roman l’Etranger, qui atteint en 1942 plus de 4.000 exemplaires le fait très vite apparaître comme un des auteurs majeurs de la rive gauche. Seul une minorité d’écrivains et de poètes refusent donc de publier dans les conditions qui leur sont désormais imposées. »

La vie parisienne sous l’Occupation / Paris le jour / 1940-1944 / Hervé le Boterf / France Empire / 1974:

„ Celui qui succédera par la suite à Paul Valéry à l’Académie française décide de reprendre la plume. Il n’est pas le seul, loin de là, car on peut compter sur les doigts des deux mains les auteurs qui remisent leur stylographe dans un tiroir jusqu’à l’arrivée des Alliés. Malraux, certes, se fait éditer à Genève, et Jules Romains, comme Bernanos, en Amérique où tous deux se sont exilés. Mais sur le territoire français, qui refuse catégoriquement de soumette ses manuscrits au visa de la Propagandastaffel ? Pratiquement personne.“

„ A Jean Guéhenno, l’une des exceptions de marque qui confie à son journal le 30 novembre 1940 : „ Pourquoi écrire encore ? Il n’est plus guère possible de douter du ridicule qu’il y a à exercer un métier si personnel… La prison risque d’être longue “ André Gide a déjà répondu trois mois auparavant dans son „Journal intime“ : « A quoi bon se meurtrir aux barreaux de la cage ? Pour moins souffrir de l’étroitesse de la cage, il n’est que de se tenir bien au milieu. »

« Ce conseil semble avoir été parfaitement entendu par l’ensemble des écrivains. Même ceux qui, comme Sartre, Paulhan, Aragon, Mauriac, Eluard, Camus, Duhamel, Elsa triolet, Simone de Beauvoir, semblent les plus hostiles à la politique de collaboration, n’éprouvent aucun scrupule à faire publier, avec l’imprimeur allemand, leurs œuvres et non des moindres, puisqu’il s’agit, entre autres, de « l’Etre et le Néant », « Les Fleurs de Tarbes », « Les Voyageurs de l’Impérial », « Le Mythe de Sisyphe », « l’Etranger », « l’Invitée. », etc. »

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„ Même ceux qui … “

Claire GRUBE

Posted by: secondeguerremondialeclairegrube | May 5, 2024

Drittes Reich: impressionnant

Drittes Reich : impressionnant

Grüß Gott !

Le peuple allemand, enthousiaste et dynamique, respire le bien-être et la bonne santé.

Youtube / Entretien avec André Bayle / Partie 9 / Internet:

„ En 1936, j’ai eu un des chocs principaux de ma vie (…) Lorsque j’ai débarqué à Berlin, j’ai eu l’impression d’être dans un autre monde, complétement dans un autre monde (…) J’étais très surpris, j’étais complètement éberlué (…) Et on voyait un enthousiasme de la jeunesse, extraordinaire, extraordinaire ! “

„ On avait l’impression qu’il n’y avait pas d’ouvriers, parce que, même maintenant, en Allemagne, un ouvrier du temps d’Hitler, et même avant, ou même après, avant de sortir de son travail, il s’habille, c’est-à-dire, il se douche. Donc, ça sous-entend des équipements correspondants. Il s’habille, il sort habillé comme un péquin (…) Mais on n’a pas l’impression qu’il y a des ouvriers en bleu, comme les nôtres, qui… sortent, le maçon avec le plâtre sur la figure, le mécanicien, cambouis sur les mains, et cetera. “

„ J’ai vu toutes ces maisons, les maisons individuelles bien rangées, des fleurs de partout, les gens propres, (…) il y avait un enthousiasme vraiment réel, (…) ça été un choc terrible qui m’a marqué. “ (…)

„ Et je disais, lorsqu’ils ont vu arriver les Allemands : « Tu vois leur équipement, tu vois leur tenue, tu vois tout ça ! Quoi, tu vois des gens qui sont, … « Tu disais qu’ils avaient pas de beurre à manger, ils fabriquaient des canons, mais ils n’avaient pas de beurre. » “

Schloss Neuschwanstein / Hohenschwangau / Bavière / date ? / Carte postale:

“ (…) Il y a des concerts et de la musique partout. Munich est une ville ravissante, le genre de Vienne mais mieux tenue et plus propre. J’y ai finalement passé 5 jours tant je m’y plaisais et je l’ai quitté à regret. Quelle höfligkeit partout et quelle tenue, très militaire evidemment et quelle santé emane de toute cette jeunesse aux visages graves. Le portrait d’Hitler et la croix gammée est partout naturellement et ils se saluent par le “Heil Hitler” reglementaire. Enfin on a l’impression qu’ils n’ont pas l’air du tout de vaincus mais d’un peuple beaucoup plus fort que nous parce qu’ils ont d’abord une croyance unique – et qu’ils s’interessent à ce qu’ils font et ils le font bien.”

Youtube / Entretrien avec André Bayle / 2005 / Vidéos 1+2 / Internet:

„ Et on ne parle pas en mal des Allemands, au contraire. On parlait, lorsque des gens – à l’époque, on voyageait moins que maintenant – les gens en Allemagne étaient toujours, je me rappelle, … les maroquiniers de Marseille qui étaient arrivés, ils étaient complétement éberlués d’avoir vu ce qu’ils voyaient : les gens, d’abord les gens au travail, la propreté, le dynamisme, et cetera, et cetera, … et même la joie des gens. Ils étaient complétement éberlués. “

Elles étaient cent et mille / Marianne Monestier / Fayard / 1972:

“ Marie-Magdeleine Davy:

“ Je dois dire que l’Allemagne m’avait étonnée : j’avais dû lutter pour ne pas être conquise par une jeunesse très sportive, extraordirement belle, la jeunesse hitlérienne. J’ai compris, par la suite, comment Châteaubriant avait pu être emballé par cette jeunesse. Si je n’avais pas eu autour de moi des exemples douloureux de juifs et de non-hitlériens, peut-être que j’aurais été trompée par la force, la vigueur, l’allant, la virilité de cette jeunesse.”

“ A Berlin, j’avais vu Hitler. Lui ou un sosie quelconque, car on m’a affirmé après coup que ce n’était pas lui. Il était acclamé. Les gens faisaient la haie sur son passage.” (…)

“ – Pourtant vous étiez témoin du fanatisme de la jeunesse envers Hitler ? ”

M.M.D. Très fanatique. Je dois le dire, très généreuse aussi. Très détachée de ce qui qui pouvait être une possession personnelle. Un grand désir d’altruisme l’habitait. Mais aussi beaucoup de dureté… il ne faut pas oublier que Hitler avait pris le pays dans un état de déconfiture terrible. Le chômage était devenu une plaie béante. La jeunesse, bien sûr, a réagi. Je ne pouvais pas imaginer ce qui allait sortir de tout cela. ”

Manouchian / Mélinee Manouchian / Les Editeurs Français Réunis / 1974:

„ Je vis un homme à bicyclette s’arrêter devant un groupe de badauds. Avant même de descendre de sa machine, il annonça qu’il venait de voir des Allemands du côté de Noisy-le-Sec.“

„ – Ils faisaient tranquillement leur toilette s’écria-t-il. J’en ai vu qui se rasaient, d’autres ciraient leurs bottes. Ils ont des cantines d’où s’échappe de la fumée. Ils n’ont pas l’air de s’en faire ! “ (…)

„ L’homme commença une phrase à propos de la discipline et de la propreté des soldats allemands.“

„ Contemplant la statue de la Répubique, j’entendis soudain un grondement sourd. Me retrournant, je vis apparaître l’avant-garde de l’armée allemande. Dans un silence total, le bruit des bottes semblait résonner dans toute la ville. Soudain, les soldats s’arrêtèrent. Le silence devint assourdissant. Les Allemands étaient bien tels que le premier homme les avait décrits : impeccables, parfaitement alignés. Tout avait été préparé en vue de produire un effet de puissance et d’ordre sur la population. Pas un détail n’avait été laissé au hasard. Le nouvel ordre se voulait sans défaut.“ (…)

„ Un officier allemand s’adressa à la population. (…) :

„ Français, nous ne sommes pas venus ici en ennemis et nous ne voulons aucun mal à la France.“

„ Puis il parla d’obéissance et conseilla à la population de garder son calme afin d’éviter les désagrements consécutifs à tout acte d’hostilité à l’égard de l’armée allemande. Puis, il descendit de son perchoir et, toujours dans le plus profond silence, la troupe se mis en marche. A cet instant je vis une femme s’avancer vers les Allemands et leur lancer un baiser.“

Chtimiste.com / Carnets de guerre 39-40 / Ferdinand Gillette / Internet:

„ Vendredi 16 août – Arrivée en Allemagne “

„ Samedi 17 août – Réflexions que le voyage en Allemagne – Munster “

„ 57ème jour de captivité. Arrivé à Munster (Rhénanie du Nord) “ (…)

„ Réflexions que le voyage en Allemagne m’a suggérées. “

„ Ce voyage en Allemagne m’a suggéré maintes réflexions qui sont tout à l’opposé de ce qu’on a voulu nous faire croire en France. “

„ 1 – L’Allemagne semble être bien loin de la situation critique telle qu’on nous la dépeignait en France, les champs sont bien cultivés, les vignobles de la vallée du Rhin parfaitement entretenus, la moisson à laquelle coopère des prisonniers français (nous en avons aperçus de place en place) semble se faire normalement. “

„ 2 – Au point de vue industriel, les usines de la Ruhr fonctionnent à plein rendement, toutes les cheminées d’usines fument. La Ruhr est une vraie ruche au travail.“

„ On avait fait courir le bruit, que les avions anglais avaient par leurs bombardements répétés mis la Ruhr à feu et à sang, or nous avons traversé le bassin dans toute sa longueur et nous n’avons aperçu aucun dégât, aucune maison, aucune usine n’a été démolie.“

„ Où sont donc les terribles effets des bombes anglaises ? “

„ Ah ! On nous a bien bourré le crâne !!! “

„ Autre chose “

„ Partout où nous sommes passés, que ce soit en ville ou dans les campagnes, les maisons semblent toutes à peu près neuves, elles sont toutes coquettes, abondamment fleuries.“

„ Quel travail formidable a été accompli en Allemagne depuis l’autre guerre.“

„ Le sort du peuple a été nettement amélioré au moins du point de vue logement. Nous sommes loin des taudis que nous trouvons encore malheureusement trop souvent en France.“

„ À Munster, lors de la traversée de la ville, beaucoup de curieux nous regardaient passer, mais tous ont fait preuve de la plus grande correction, aucun geste de haine, d’animosité contre nous.“

„ Tous sont très bien habillés et je n’ai pas aperçu un seul loqueteux comme nous en avons souvent la vue dans nos petites villes françaises.“

„ Le peuple respire en quelque sorte le bien-être, la santé. Et la France, sur beaucoup de points, pourrait imiter l’Allemagne. “

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“ La France, sur beaucoup de points, pourrait imiter l’Allemagne. “

Claire GRUBE

Posted by: secondeguerremondialeclairegrube | April 14, 2024

Résistance: participation héroïque

Résistance : participation héroïque

Grüß Gott !

Les femmes françaises, répondent à l’appel du 18 juin, et participent à la victoire.

Combattantes sans uniforme / Elisabeth Terrenoire / Les femmes dans la résistance / Bloud et Gay / 1946:

« On a beaucoup parlé, pendant la seconde guerre mondiale, de la mobilisation des femmes dans les pays alliés. Anglaises, Américaines et Russes ont combattu à côté de leurs frères, faisant l’admiration de tout le monde entier. »

« Moins officielle et moins brillante, la participation des Françaises à la victoire n’en a été que plus héroïque. Elle s’est traduite dans la Résistance à l’Allemagne nazie et au régime de Vichy, dans cette Résistance qui fera vibrer les générations futures et suscitera épopées et légendes. »

« Oui, ces femmes de France qui se désintéressaient de la politique, ces femmes de France à qui les Chambres avaient toujours refusé le bulletin de vote, elles se sont trouvées là, en même temps que les hommes, pour répondre à l’appel lancé par le général de Gaulle le 18 juin 1940. » (…)

« De tous les milieux et de toutes les opinions, les résistantes ont tenu tête aux Allemands. »

« Comme leurs camarades de l’autre sexe, elles se sont mobilisées elles-mêmes, spontanément, avec un courage, une simplicité et une modestie dont beaucoup ne les auraient pas cru capables. Dans la clandestinité et l’anonymat, elles ont bien mérité de la Patrie ! »

« A l’origine, la Résistance fut spontanée, instinctive, individuelle ! Dans cette réaction immédiate, les femmes furent sans doute plus nombreuses que les hommes. »

« Dès l’été 1940, des croix de Lorraine (et un peu plus tard des V) furent tracés sur les murs et sur les pavés de toutes nos villes. Et ce sont généralement les femmes qui, à l’exemple de telle grande résistante de l’Ain, achetèrent aux droguistes et aux pharmaciens les produits nécessaires.

« Dans la région parisienne, elles traçaient ces signes à la craie dans les autobus et les trains de banlieue, ou les découpaient dans du papier. Les tickets de métro se prêtaient excellemment à cet usage. »

« Une vieille grand’mère versaillaise fit mieux encore : elle fabriqua par centaines, par milliers, en vue du 14 juillet 1941, des croix de Lorraine bleues, blanches et rouges, qui furent ensuite répandues de tous côtés. »

« La croix de Lorraine s’est d’ailleurs portée pendant toute l’occupation, notamment au bracelet-montre, et plus par les femmes que par les hommes. Il y avait de petits magasins où de courageuses commerçantes vendaient les précieux insignes. »

« Une autre forme de cette résistance spontanée du début consistait à « manifester » à certains spectacles. C’est ainsi qu’à Lyon, au premier mois de 1941, les femmes se joignaient aux hommes (parfois c’est elles qui les entraînaient) pour applaudir un défilé de soldats anglais et une phrase de César, sur la « cruelle Germanie », au cours du film « Good bye Mr Chips ». » (…)

« A Paris, une employée de bureau, des étudiantes, un professeur, accompagné parfois de ses grandes élèves, se donnaient rendez-vous aux représentations d’Horace pour applaudir quelques vers de la troisième scène de l’acte V :

Aimer nos ennemis avec idolâtrie, De rage en leur trépas maudire la patrie, Souhaiter à l’Etat un malheur infini, C’est ce qu’on nomme crime, et ce qu’il a puni. »

« Que d’exemples encore on pourrait citer de cette résistance instinctive pratiquée par tant de Françaises qui n’eurent jamais l’occasion d’être enrôlées dans un grand mouvement. » (…)

« Quelques femmes avaient même manifestement le goût du rique. Telle la sympathique artiste Jeanne Boitel qui transportait tous les jours une serviette bourrée de cables et de documents. C’était une volupté, dit-elle, de me trouver dans le métro, avec cette serviette, serrée contre les Allemands. (…)

« Pour les papiers et les armes il fallait imaginer des cachettes invisibles. Les résistantes les plaçaient dans leurs bas, dans leurs corsages, certaines se fabriquaient une sorte de « tournure » ou des poches sous les jupons à la manière de nos grand’mères. » (…)

« Mais il y eu des milliers, des dizaines de milliers de femmes qui ne se contentèrent pas d’aider leur mari ou leur frère ou de servir la patrie dans le cadre de leur profession. A l’exemple des hommes, elles se sentirent appelées d’une manière directe et répondirent à cet appel comme un soldat à l’ordre de mobilisation. Quand ce fut nécessaire elles quittèrent leur domicile, leur travail pour s’enrôler dans la résistance. » (…)

« Une nuit de décembre 1943, on frappe à la porte. C’est la Gestapo qui déniche tout de suite un petit carnet incompréhensible pour elle. Mais Hélène craint d’être interrogée, torturée et de donner des explications. Elle prend la résolution de se tuer, fit semblant d’aller au w.-c., suit les toits prolongeant la terrasse et se jette du quatrième. Elle tombe sur un clapier et se relève malgré le choc. Elle voit au premier une fenêtre ouverte sur une chambre éclairée. Elle tombe sur un couple, qu’elle supplie d’éteindre. L’homme se lève et l’emmène dans sa cave pour la cacher. Pendant ce temps, la Gestapo la recherche activement et cerne le pâté de maison, qui est surveillé pendant plusieurs heures. Grâce à Dieu, Hélène n’est pas découverte et peut partir par un des premiers trains. (…)

« Les jeunes qui étaient appelés en Allemagne pour le S.T.O. (Service travail obligatoire) et qui se cachaient pour ne pas y aller ont rendu les plus insignes services au pays. Ce sont eux qui ont formé la plus grande partie, presque la totalité des maquis, puis des F.F.I. et qui ont apporté les contingents les plus nombreux aux réseaux et à toutes les organisations de la Résistance. » (…)

« Il fallait aussi donner aux jeunes les moyens pratiques de se cacher. Heureusement, les femmes étaient là. Dans toute la France, paysannes et citadines, jeunes et vieilles se sont dévouées peu ou prou pour nos vaillants réfractaires. » (…)

« Que de paysannes ont refusé à l’occupant les précieuses denrées qu’elles réservaient aux patriotes qui se cachaient dans les bois environnants. Que de jeunes filles transportaient ces denrées à pied, à bicyclette, en voiture, au risque de leur liberté ! » (…)

« Il y eut d’ailleurs des résistantes qui se battirent comme des hommes. L’une des plus vaillantes fut Hélène Roederer, prise les armes à la main et morte d’épuisement à Ravensbrück. Elle venait d’Alger, ayant été parachutée ainsi que ses compagnes de l’école de parachutage. » (…)

« Agnès et ses compagnes restent à l’Hôtel de Ville pendant les six jours de l’insurrection, elles assurent les liaisons téléphoniques avec toutes les mairies qui attendent des ordres. Souvent, cela « tape dur » ; on fait des plat-ventre repétés. Mais on tient bon et toutes quatre ont la joie immense d’assister le 24 août à l’arrivée des éclaireurs de la division Leclerc. » (…)

« Les unes ont aidé au transport d’armes qu’elles dissimulaient dans leurs sacs ou bagages. Parfois le trajet était long, notamment pour cette toute jeune fille qui accomplissait régulièrement le voyage Le Mans-Paris avec sa dangereuse charge et qui débarquait à la gare Montparnasse à 3 heures du matin pour courir moins de risques d’être fouillée. Les précieuses armes devaient être cachées en lieu sûr et c’est généralement l’imagination féminine qui s’employait à trouver des cachettes. » (…)

« Telle Mme Courvoisier, employée à la mairie de Besancon. Elle avait appris que fusils et mitraillettes se rouillaient dans leurs cachettes et que seuls les Allemands possédaient la graisse nécessaire à l’entretien. Et elle eut le front de raconter à l’un des Allemands, qu’elle voyait pour son travail professionnel, des boniments à propos d’un sien cousin, petit artisan et possesseur de quelques machines qui s’abîmaient faute de graisse. Mme Courvoisier obtint ainsi tout ce qu’il fallait pour entretenir les armes destinées à tuer nos occupants. » (…)

« Les résistantes ont également participé aux opérations de sabotages sur les voies ferrées. »

« Mais ce sont les multiples occupations des agents de liaisons qui retinrent le plus de femmes. (…) C’est ainsi que Mlle M. M. parcourait 120 kms à bicyclette dans une journée pour arriver à rejoindre des maquisards dont la vie était en jeu. » (…)

« On pourrait tracer presque le même portrait de Christiane, petite parisienne de 19 ans, fille d’une épicière, devenue agent de liaison, pour un maquis de Seine-et-Oise, après avoir fait de la Résistance à Paris. » (…) Mais Christiane était de taille à supporter tout cela : elle transportait de la dynamite sur sa bicyclette, faisait 160 km par jour et, quand elle rencontrait des Allemands, elle leur faisait de beaux sourires… Ce qui ne l’empêchait pas à l’occasion de leur « chiper » leurs armes. » (…)

« Rendons enfin un hommage spécial à cette jeune Franc-Comtoise, agent du maquis du Vieilley. Non loin du Vieilley, elle voit les Allemands miner le pont qui se trouve à l’entrée du village de Moncey. Après leur départ, sans demander leur avis de ses chefs directs, voyant le danger menaçant ses camarades et les villageois, à elle seule, elle enlève la mèche qui aurait dû accomplir son œuvre dévastatrice quelques secondes plus tard. » (…)

« On pourrait adresser les mêmes louanges à une modeste institutrice libre de la région de Liomer : le 7 septembre 1944, Mlle Ryo entreprit, revolver au poing, à la tête de quelques hommes, la chasse aux Allemands. Elle s’engagea d’abord seule dans les bois, reconnu la présence de l’ennemi et entraîna ses hommes à l’attaque. »

« La France peut être fière de ses filles qui ont combattu sans uniforme. » (…)

« Comment louer suffisamment l’extraordinaire courage de Paulette X… qui portait, lors de la libération, l’uniforme F.F.I., mais qui le quitta dix-neuf fois pour se déguiser en garçon ? Ainsi vêtue et un panier de champignons au bras, elle traversa clandestinement la zone encore occupée par les troupes allemandes pour en rapporter des renseignements militaires et revenir aux lignes françaises. Après la fondation de la première section féminine des commandos de France, Paulette commanda à elle seule quatre groupes de sabotage, dans le maquis de l’Yonne. La nuit, elle sillonnait la forêt, mitraillette en bandoulière. Un soir, en plein hiver, elle plongea dans l’eau glacée d’un canal pour faire sauter un petit pont très utiles aux transports allemands. » (…)

« Une manière bien féminine de participer à la Résistance, c’est l’aide aux victimes habituelles ou occasionnelles de l’ennemi. Il est impossible de dénombrer les êtres humains qui, sur notre sol, pouvaient redouter la barbarie hitlérienne à cause de leur race, de leur nationalité, de leur activité patriotique. Seuls, ils étaient sans défense en face du monstre. Heureusement, les femmes de France les ont assistés… »

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« Que d’exemples encore on pourrait citer … »

Claire GRUBE

Posted by: secondeguerremondialeclairegrube | April 8, 2024

Combattants sans uniforme

Combattants sans uniforme

Grüß Gott !

Un groupe de partisans, de sang froid et hors la loi, attaquent des soldats allemands.

Testament / Boris Holban / Calmann-Levy / 1989:

Communiqué du mois de juillet 1942

„ Deux combattants ont abattu deux gendarmes boches dans le XIXe arr. et se sont emparés de leurs armes.“ (…)

Communiqué du mois d’août 1942

„ Trois combattants armés ont lancé un engin dans le restaurant boche de l’hôtel Trianon. (…)

Communiqué du mois de septembre 1942

„ Grenadage à Argenteuil, route de Sannois, d’une unité boche, plusieurs morts et blessés.“ (…)

„ Dépôt d’une bombe à retardement dans un hôtel boche près de la gare de l’Est. Morts et blessés.“

„ Dépot d’un engin à la sortie d’un dépôt boche de ravitaillement, rue d’Aubervilliers. Morts et blessés.“ (…)

„ Dépôt d’un engin sur un camion boche, avenue d’Orléans. Un gendarme boche tué, deux blessés.“ (…)

Communiqué du mois d’octobre 1942

„ Près des Invalides… les engins ont explosé faisant huit morts et un grand nombre de blessés.“ (…)

„ Grenadage d’un détachement boche. Morts et blessés.“ (…)

„ Exécution de deux militaires boches dans le XVe.“ (…)

„ Dépôt d’un engin au métro Nation. Nombreux morts et blessés boches.“ (…)

„ Trois combattants armés ont lancé deux grenades contre une unité boche, à Montrouge. Huit morts et treize blessés.“ (…)

Communiqué du mois de novembre 1942

„ Dépôt d’un engin dans un autocar plein de boches. Morts et blessés.“ (…)

„ Dépôt de deux engins à retardement dans un hôtel boche rue Vaugirard, faisant des morts et des blessés.“ (…)

„ Place de la Concorde, dépôt de deux engins au passage d’un détachement boche. Morts et blessés.“ (…)

Communiqué du mois de décembre 1942

„ Grenadage d’un détachement boche, place de la Nation. Morts et blessés.“ (…)

„ Grenadage d’un camion boche, rue Desaix. Morts et blessés.“ (…)

„ Grenadage d’un restaurant boche, avenue Friedland. Morts et blessés.“ (…)

Communiqué du mois de janvier 1943

„ Grenadage d’un restaurant boche rue Boissy-d’Anglas. Nombreux officiers tués ou blessés.“ (…)

„ Grenadage d’un détachement boche gare d’Argenteuil. Morts et blessés.“ (…)

„ Attaque à la grenade contre un restaurant boche, rue Lafayette. Morts et blessés.“ (…)

„ Grenadage à la gare de l’Est. Morts et blessés.“ (…)

Communiqué du mois de février 1943

„ Grenadage d’un hôtel boche rue Chambrol. Morts et blessés.“ (…)

„ Dépôt d’un engin au passage d’une section boche au Luxembourg. Quelques tués et grand nombre de blessés.“ (…)

„ Grenadage d’un restaurant boche, place de la Madeleine. Morts et blessés.“ (…)

„ Dépôt d’un engin au passage des boches près des Invalides. Morts et blessés.“ (…)

„ Attaque d’un hôtel boche, dans la rue Pasquier, après avoir abattu la sentinelle.“ (…)

Communiqué du mois de mars 1943

„ Exécution au pont des Arts de deux officiers boches.“ (…)

„ Grenadage d’un wagon de boches, pont de l’Alma. Nombreux blessés et morts.“ (…)

„ Grenadage porte d’Orléans d’un car plein de boches se rendant à Villacoublay. Beaucoup de victimes.“ (…)

„ Levallois. Grenadage d’un détachement boche. Quatre morts et une dizaine de blessés.“ (…)

„ Trois partisans ont abattu deux boches, à Neuilly.“ (…)

„ Grenadage d’un restaurant boche à Asnières. Plusieurs morts et blessés.“ (…)

Communiqué du mois d’avril 1943

„ Exécution d’un officier boche. “ (…)

„ Paris-Vincennes. Un capitaine boche exécuté. “ (…)

„ Attaque à la grenade d’une maison de repos boche. Nombreux morts et blessés. “ (…)

„ Grenadage d’une section boche, gare des Invalides. Nombeux morts et blessés. “ (…)

Communiqué du mois de mai 1943

„ Grenadage d’un autobus boche route d’Orly, près de Bicêtre. Onze morts.“ (…)

„ Dépôt d’une bombe à retardement sur le passage d’un détachement boche au Bourget. Nombreux morts et blessés.“ (…)

„ Attaque d’un groupe boche, place Pigalle. Morts et blessés.“ (…)

„ Exécution d’un colonel boche.“ (…)

Communiqué du mois de juin 1943

„ Exécution d’un général boche, rue Maspero.“ (…)

„ Attaque d’un camion boche à Vanves. Morts et blessés.“ (…)

„ Grenadage d’un groupe d’officiers. Tous (quatre) furent grièvement blessés.“ (…)

„ Grenadage d’une caserne très importante. Morts et blessés.“ (…)

Communiqué du mois de juillet 1943

„ Attaque d’un autobus boche à Clichy. Nombreux morts et blessés.“ (…)

„ Boulevard Berthier, grenadage de la caserne. Morts et blessés.“ (…)

„ Noisy-le-Sec. Grenadage d’une maison d’officiers et sous-officiers. Morts et blessés.“ (…)

„ Choisy-le-Roy. Grenadage de la caserne. Morts et blessés.“

Communiqué du mois d’août 1943

„ Exécution d’un major boche à Paris, parc Monceau.“ (…)

„ Exécution à Neuilly d’un capitaine d’E.M.“ (…)

„ Attaque d’un camion boche à Billancourt. Morts et blessés.“

„ Exécution d’un officier boche à Saint-Germain.“

„ Exécution d’un autre officier par la même équipe.“

Communiqué du mois de septembre 1943

„ Exécution de deux agents de la Feldgendarmerie à Argenteuil.“ (…)

„ Exécution de deux sergents boches rue de la Harpe à Paris.“ (…)

„ Exécution d’un soldat à la porte de Choisy. “ (…)

„ Chatou. Exécution d’un officier supérieur boche. “ (…)

„ Grenadage d’un détachement boche à Vanves. Nombreux morts et blessés. “ (…)

Communiqué du mois d’octobre 1943

„ Grenadage d’un autobus de SS. Une vingtaine de blessés et de morts.“ (…)

„ Grenadage d’un groupe de dix soldats boches à Versailles. Plusieurs morts et blessés.“ (…)

„ Grenadage d’un café boche, près de la porte Maillot. Un inspecteur est abattu.“ (…)

„ Grenadage d’un restaurant, rue Montyon. Nombreux morts et blessés.“ (…)

„ Grenadage d’un restaurant, 65, rue Caumartin. Nombreux morts et blessés.“ (…)

Communiqué du mois de novembre 1943

„ Attaque en plein Paris, de deux boches… Un boche est abattu.“ (…)

Les Francs-Tireurs et l’affiche rouge / Arsène Tchakarian / Messidor / 1986:

„ Une cour martiale allemande juge soixante-dix terroristes.“ (…)

„ Ils sont, dit-ils tous détenus, accusés du fait qu’ils sont suffisamment suspects de s’être livrés en France, au cours des années 1942 et 1943, à des actions contre l’armée allemande sans s’être rendus reconnaissables par leurs insignes réglementaires comme appartenant à la force armée ennemie, ainsi que le prescrivent les réglements des Droits des gens, et d’avoir détenu des armes et d’autres moyens de lutte armée dans l’intention de s’en servir au détriment de la force armée allemande et d’effectuer des attentats contre des membres de l’armée allemande.“ (…)

„ Les vingt-trois autres accusés sont coupables d’avoir accompli des actes de francs-tireurs, (…)

” Sont donc condamnés à mort : … … … “ (…)

„ Tous ont commis des actes de francs-tireurs, combattants sans les signes extérieurs de reconnaissance. Ils ne peuvent donc être considérés comme soldats d’une armée ennemie, ainsi que le stipule la convention de la Haye de 1907 ; aucune nation ne pourrait admettre qu’une armée combatte dans son dos. Seul peut être reconnu comme soldat, celui qui combat ouvertement son adversaire. Cette „armée de Libération“ est illégale et doit être combattue, d’où une seule et unique peine, la peine de mort, aucune circonstance atténuante n’étant acceptable.“

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„ aucune nation ne pourrait admettre … “

Claire GRUBE

Posted by: secondeguerremondialeclairegrube | March 24, 2024

Pierre de Chevigné: pacificateur

Pierre de Chevigné : pacificateur

Grüß Gott !

Pierre, grand résistant, défenseur de la liberté, condamne des rebelles malgaches.

Wikipedia / Pierre de Chevigné / Internet:

„ Pierre Gabriel Adhéaume de Chevigné, né le 16 juin 1909 à Toulon et mort le 4 août 2004 à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), est un colonel, résistant et homme politique français, qui fut ministre de la IVe République et Compagnon de la Libération.“ (…)

„ Il est élu député MRP des Basses-Pyrénées aux élections de 1945-1958. Envoyé par le gouvernement en qualité de Haut-commissaire de la République française à Madagascar de février 1948 au 3 février 1950, il mène la répression, la reconstruction et la réorganisation de la Grande Île. “

Madagascar en livres / Janvier 2023 / N° 1 / Internet :

« La « pacification » de l’île au pas de course »

« En février 1951 paraît un article de De Chevigné intitulé « Je reviens de Madagascar, la rebellion malgache et ses enseignements » » (…)

« On y apprend que le président du Conseil Robert Schuman s’adressa à lui en ces termes avant son départ en février 1948 : Guérissez vite Madagascar. Il ne faut pas que cela devienne une deuxième Indochine. » La mission qui lui a été confiée est simple : ramener le plus rapidement possible la paix à Madagascar en faisant preuve d’une très grande fermeté à l’égard des meneurs et des criminels. »

A Madagascar avec Pierre de Chevigné / mars 1948 août 1949 / Guy de Valence de Minardière / Paris / G. de V. M. / 2007 :

«  Les Docteurs Ravohangy et Raseta, tous deux protestants et députés à l’Assemblée nationale française… (…) A leurs côtés, un intellectuel originaire de la côte est, universitaire et catholique, qui a séjourné à Vichy au début des années 40, incarne une tendance à bien des égards plus progressiste, en tout cas plus moderne : Jacques Rabemananjary. » (…)

« Jusqu’au procès, Chevigné parcourut les villes et les villages en s’efforçant d’expliquer à la population rassemblée qu’elle devait faire confiance à la France. «  Elle vous apporte des médecins et des instituteurs ; elle construit des hôpitaux et des écoles et elle vous protège contre les mauvais bergers qui veulent vous entraîner dans des aventures… » et de rappeler le sort funeste qui frappe en ce moment même, qu’ils soient députés, notables ou subalternes, les fauteurs de désordre. » » (…)

« C’est la raison pour laquelle, lorsque le dernier chef militaire de quelque notoriété se fit prendre dans le courant de septembre 1948, tout le monde admit que la rébellion était désormis hors d’état de nuire. »

« Le maréchal Razafindrabe avait probablement un certain charisme. Il jouissait en particulier d’un grand prestige au sein des tribus qui survivaient dans le région forestière de la partie orientale de la Grande Ile. En revanche, il était pour ainsi dire inconnu dans la majeure partie du territoire lorsqu’il tomba aux mains d’un détachement militaire au sud de Moramanga. Sa capture fut annoncée à grands renforts de communiqués. Sa photographie fut publiée dans les journaux de Tananarive (…) Son procès fut rondement mené et, condamné à mort par la Cour de Justice, il fut exécuté quelques jours plus tard à Tananarive avec plusieurs comparses. Cette exécution très rapide, à la suite tout de même d’un jugement rendu dans les formes, n’en fut pas moins controversée par les avocats, par certains journalistes ensuite, mais aussi par le représentant du président Auriol auprès du Haut-Commissaire, Maurice Rolland. » (…)

« Les députés Ravohangy, Raseta et Rabemananjara furent tous les trois condamnés à mort (…) mais le temps passa, les condamnations furent d’abord commuées et quelques années plus tard, ces peines furent amnistiées… » (…)

« Lorsque Chevigné a débarqué dans ce pays en proie à une agitation diffuse, la rebellion circonscrite était essoufflée mais toutes les communautés étaient tendues et inquiètes. Les Blancs en grand nombre réclamaient du bâton. » (…)

« Le procès des dirigeants compromis avaient été conduit pendant plusieurs semaines avec beaucoup de maîtrise mais comme un Grand Spectacle, avec une couverture médiatique impressionnante : tous les principaux quotidiens parisiens et certains journaux de province étaient représentés. Le verdict sévère, trois condamnations à mort pour Ravohangy, Raseta récidiviste et Rabemananjara le poète, qui ne furent d’ailleurs jamais exécutés, rassurèrent les ultras. »

Pierre de Chevigné / Français libre / Guillaume Piketty / Tallandier / 2022:

« Chevigné ne se fait aucune illusion sur le sort qui attend sa patrie vaincue. Républicain farouche et défenseur non moins farouche de la liberté, il juge le nazisme intolérable. » (…)

« Insurrection et répression »

« L’insurrection déclenchée à Madagascar à la fin du mois de mars 1947 prend sa source dans le système colonial imposé par la France à la Grande Ile depuis la fin du XIXe siècle : ….. »

« En octobre 1945 en effet, la Grande Ile a envoyé deux représentants, Joseph Raseta et Joseph Ravoahangy, à la première Assemblée nationale constituante. En février 1946, à Paris, le deux élus ont fondé le MDRM. (…) en même temps qu’un troisième représentant de Madagascar, le poète Jacques Rabemananjara. » (…)

« l’idée d’indépendance a fait son chemin tandis que se développait un mouvement de désobéissance civile. » (…)

« A partir de l’automne 1946, le pouvoir colonial s’est résolu à mettre en place une politique répressive, en visant particulièrement les cadres du MDRM. » (…)

« Pour leur part, les trois députés malgaches sont rapidement arrêtés. (…) Il est décidé de juger les trois hommes à Madagascar. » (…)

« Pierre de Chevigné a (…) voté sans barguigner la levée de l’immunité parlementaire de Rabemananjara, Raseta et Ravaohangy. » (…)

« De son côté, entre 1940 et 1944, Pierre de Chevigné a pu mesurer la contribution essentielle de l’Empire à la cause française libre et à Londres comme à Washington son importance dans les négociations avec les Alliés. Pour avoir subi au jour le jour les conséquences du déclassement de son pays à la suite du désastre de 1940, il sait que, sans ses possessions impériales, la France tout juste rétablie pèserait encore un peu moins sur l’échiquier mondial. » (…)

« il voit dans cette mission à Madagascar une occasion de servir son pays en situation de crise, ce qui à ses yeux ne se refuse pas. » (…)

« Il s’adresse également à la population européenne et malgache pour saluer l’action de son prédécesseur, assurer de son soutien celles et ceux qui fonctionnaires, colons, soldats, missionnaires, servent tous au même titre la cause de la France et de sa civilisation…. » (…)

« Au fil de ses pérégrinations, Chevigné découvre le territoire dont il a la charge et, plus encore, ses habitantes et ses habitants. Il manifeste régulièrement un petit côté paternaliste (…) En voyageant et s’affichant ainsi, en prenant systématiquement la parole, il réaffirme que la France est là pour rester. » (…)

« Car la pacification est également synonyme de répression judiciaire. (…) Ainsi, finalement, « sur les 44 peines capitales prononcées par les tribunaux militaires, 8 seulement seront exécutées, et 16 seulement sur les 129 prononcées par les cours civiles. »

« Par sa durée et la peur sociale qui en a découlé, et parce qu’elle a systématiquement criminalisé une insurrection dont les origines étaient politiques, la répression judiciaire a néanmoins laissé dans l’île une empreinte profonde et douloureuse. »

« Dans le cadre de ce processus répressif, il a été rapidement prévu de tenir à Tatanarive le procès public des responsables, ou supposés tels, de l’insurrection. Accusés de complot contre l’Etat et de mise en danger de la sécurité nationale, Rabemananjara, Raseta et Ravaohangy se trouvent au premier rang des prévenus. » (…)

« Pour Pierre de Chevigné comme pour ses amis du MRP et, plus largement l’ensemble des partis politiques au pouvoir à Paris, la culpabilité des chefs du MDRM et singulièrement des trois parlementaires n’est pas douteuse. » (…)

« Au fil des mois, un certain nombre de témoignages à charge contre les trois députés ont été recueillis, si besoin par la torture. Au nombre de ceux qui ont ainsi cédé se trouve Samuel Rakotondrabé. A l’origine membre du MDRM devenu l’un des responsables de la Jina et surtout un animateur actif de la rebellion il a été jugé par le tribunal militaire à compétence limitée de Tananarive pour son rôle dans un complot devant mener au soulèvement de Fianarantsoa, et condamné à mort le 2 décembre 1947. Durant l’instruction, il a accusé les trois parlementaires avant de se retracter. » (…)

« De son côté, le 10 avril, Pierre de Chevigné a écrit à Paul Coste-Floret au sujet des recours en grâce de 18 Malgaches qui ont été condamnés à la peine capitale depuis le début de la rébellion et avant sa prise de fonctions. Suivant l’avis de l’avocat général Rolland, il a demandé 13 grâces mais recommandé la rigueur pour les cinq autres condamnés, trois « chefs de la révolte », parmi lesquels Rakotondrabé, et deux « simples exécutants responsables d’un abominable assassinat ».

« Le 19 au petit matin, ce dernier est exécuté au champ de tir de la garnison de Tatanarive en même temps que les trois autres condamnés à mort. »

« A la réflexion toutefois, le tableau de ces vingt-deux mois passés aux commandes de Madagascar apparaît passablement moins riant. Le procès de l’état major du MDRM y fait tache. Voulu par les gouvernements de l’époque successivement dominés par la SFIO et par le MRP, il n’était certes pas susceptible de remise en cause par Chevigné sauf pour ce dernier à démissionner immédiatement de ses fonctions, ce dont il ne fut jamais question. Mais, en dépit des mesures fermes prises par le haut-commissaire dès son arrivée afin de bannir les trop nombreuses infractions au droit et les violences qui avaient jusque-là émaillé l’instruction, l’économie générale de ce qui était d’abord et avant tout un procès politique n’a pas changé. La décision de faire procéder à l’exécution de Samuel Rakotondrabé trois jours avant le début d’audiences auxquelles il devait comparaître a mis en défaut davantage encore une procédure par essence très critiquable. »

« Par ailleurs, nonobstant un style parfois impérieux et qui en a indisposé plus d’un, la politique de « juste milieu » mise en œuvre par Pierre de Chevigné était intrinséquement limitée. »

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« Car la pacification est également synonyme de répression judiciaire. »

Claire GRUBE

Posted by: secondeguerremondialeclairegrube | March 20, 2024

Ernst von Schaumburg: attentat

Ernst von Schaumburg : attentat

Grüß Gott !

Une équipe spéciale, lance une grenade, dans la voiture, du commandant du Grand-Paris.

Manouchian / Mélinée Manouchian / Les Editeurs Français Réunis / Paris / 1974:

„ La première eu lieu le 28 juillet 1943. Von Schaumburg était le commandant du Grand-Paris et, a ce titre, c’était lui qui signait les affiches avertissant les Parisiens des exécutions qui avaient lieu de plus en plus souvent. Le nom de Schaumburg était devenu synonyme d’assassin pour toute la population qui lui portait une haine farouche. C’était dans cet esprit qu’il fut décidé au niveau le plus élevé de la résistance, de supprimer ce sombre personnage. La réalisation de cette exécution fut confié à Manouchian.“ (…)

„ Ils étudièrent alors avec la plus grande minutie les possibilités de mener à bien cette action. Von Schaumburg habitait une luxueuse demeure près du Bois de Boulogne. De là il se rendait chaque matin, à la Kommandantur de la rue de Rivoli. Dans sa voiture se trouvait toujours, outre son chauffeur personnel, un officier supérieur et un sous-officier. C’est pour cette raison que la bombe fut choisie, dans l’espoir d’avoir tout ce beau monde d’un seul coup.“ (…)

„ C’est à Rayman et à Alfonso que la mission fut confiée. Le matin même du jour fixé, tout se passa comme prévu : il n’y eut pas un seul survivant parmi les occupants de la voiture. Ce fut Rayman qui jeta la bombe, tandis qu’Alfonso et d’autres camararades couvraient sa retraite. Le soir, je terminai mon rapport par ces mots : „ Tous sont bien rentrés. Le grenadier matricule 10318 qui s’est distingué par son courage et son sang-froid, est proposé pour la citation, ainsi que toute l’équipe qui a participé avec lui à cette action. “

„ A propos de cette exécution, la bruit a couru après la guerre, que von Schaumburg ne se trouvait pas à Paris ce jour-là, mais que c’était son remplacant qui avait pris place dans la voiture. Aujourd’hui encore, on ne connait pas la vérité. Quoi qu’il en soit, le résultat fut le même. Cette exécution provoqua un désordre certain dans l’administration allemande et sauva la vie à bon nombre de gens qui devaient être fusillés dans les jours suivants. Enfin, l’annonce de la mort de von Schaumburg (qui ne fut pas remise en cause à l’époque) provoqua un réel soulagement parmi les Parisiens qui approuvèrent l’action des partisans. “

L’affaire Manouchian / Philippe Robrieux / Fayard / 1986:

„ Sur ordre d’en haut, Manouchian a préparé une opération contre le commandant du „Grand Paris“, le général von Shauenburg. L’équipe spéciale doit attaquer la voiture décapotable de l’état-major de la Wehrmacht qui conduit chaque matin le général à son bureau de la Kommandantur.“ (…)

„ Tapant le compte-rendu de l’opération, Mélinée rapporte que la grenade a explosé „à l’intérieur de la voiture“ et que „ses occupants“ ont été „déchiquetés“.“

„ Missak, lui, croit que le général von Schauenberg se trouvait à bord du véhicule qui vient d’être détruit, en compagnie d’un officier supérieur, d’un sous-officier et de son chauffeur. “

„ Des passants, de leur côté, ont vu la voiture allemande se ranger aussitôt après l’explosion le long du trottoir quelques mètres après le croisement. Le chauffeur s’est dressé sur son siège et a regardé par derrière. Ces témoins ont également vu un officier de haute taille descendre du véhicule revolver au poing, pour l’inspecter. A quelques mètres en arrière, on pouvait noter sur le macadam des traces de l’explosion. L’officier allemand a procédé à quelques observations, puis est remonté dans la voiture qui a immédiatement redémarré. D’après un militaire français d’active présent par hasard sur les lieux, il n’y avait aucun impact sur l’auto allemande et la grenade a dû tomber juste à l’arrière de la voiture en marche.“

„ On l’aura compris : il ne semble pas que le général von Schauenburg ait été tué ce matin-là. Il est même à peu près certain qu’il ne se trouvait pas dans le véhicule attaqué alors par l’“équipe spéciale“. Comment expliquer que l’opération ait pu échouer alors que ses auteurs eux-mêmes s’étaient de bonne foi persuadés de sa complète réussite ? La question demeure posée.“

Les Francs-Tireurs et l’affiche rouge / Arsène Tchakarian / Messidor / 1986:

„ De telles difficultés vont-elles arrêter les francs-tireurs ? Non ! Là encore, Manouchian va montrer ses qualités d’organisateur. Il prépare un plan qui fonctionnera commme une horloge. Pour cette action particulièrement périlleuse, il désigne l’équipe spéciale: Rayman, Kneler, Alfonso.“

„ L’attaque a eu lieu à 9 h 30, à l’angle de l’avenue Paul-Doumer et de la rue Nicolo dans le 16e. Selon les auteurs de l’attentat, la grenade a été lancée par Leo Kneler avec une précision telle qu’elle est tombée sur la banquette arrière ; l’explosion a secoué la voiture avec violence, blessant gravement ses occupants : le général, son aide de camp et le chauffeur.“

„ On sait aujourd’hui qu’entre-temps le général von Schaumburg avait été remplacé et n’était plus commandant du Gross Paris au moment de l’attentat. C’est un lieutenant-colonel, membre de l’état-major de son successeur, qui se trouvait le 28 juillet 1943 dans la voiture, et qui a d’ailleurs survécu à l’attentat.“

Testament / Boris Holban / Calmann-Lévy / France / 1989:

„ Dans ma longue recherche pour rétablir les faits que j’avais vécus dans ces années de clandestinité, cette action du 28 juillet 1943 est sans doute celle qui m’a apporté les plus grandes surprises. On peut imaginer l’effet que pouvait produire sur l’imagination des témoins ou des commentateurs un attentat contre le commandant von Gross Paris. Mais tout de même ! “

„ Prenons quelques exemples. A lire Mélinée Manouchian, „le nom de von Schaumburg était devenu synonyme d’assassin pour toute la population… C’est dans cet esprit qu’il fut décidé, au niveau le plus élevé de la Résistance, de supprimer ce sombre personnage. La réalisation de cette exécution fut confiée à Manouchian… c’est à Rayman et Alfonso que la mission fut confiée. Le matin du jour fixé, tout se passa comme prévu : il n’y eut pas un seul survivant parmi les occupants de la voiture. Ce fut Rayman qui jeta la bombe, tandis qu’Alfonso et d’autres camarades couvraient sa retraite. “ (…)

„ Ayant été, responsabilités obligent, l’organisateur de l’attentat, le moment est venu pour moi de raconter ce qui s’est réellement passé. En premier lieu, Manouchian ne pouvait être mêlé à l’affaire, dans la mesure où l’objectif a été repéré la première fois en février 1943 et l’action exécutée le 28 juillet, à des moments où j’étais, dans l’un et l’autre cas, responsable militaire. “ (…)

„ L’importance de l’objectif exige une équipe sélectionnée. Elle deviendra „l’équipe spéciale“. En étroite collaboration avec les chefs de détachement, je sélectionne les combattants les plus éprouvés. Il m’en faut quatre : deux pour agir, et deux en réserve. Ce seront finalement Léo Kneler, Spartaco Fontano, Marcel Rayman, et Raymond Kojitski, comme le confirme le rapport de juillet (voir annexes). L’équipe est formée en juin et ne comprend pas Alfonso, contrairement à ce qu’affirment Mélinée Manouchian et A. Tchakarian. L’action est fixée au matin du 28 juillet 1943. “

” Nos combattants se mettent en place. A 9 h 30, comme prévu, la voiture du général ralentit au coin de l’avenue Paul-Doumer et de la rue Nicolo. S’avançant à sa rencontre, Kneler lance une grenade en direction de la voiture décapotée. Explosion. Convaincus de la réussite de leur action, les combattants se replient. Un compte-rendu est fait, un luxe de détails fourni. Mais les autorités allemandes ne réagissent par aucune mesure répressive et l’action ne trouve aucun écho dans la presse : certains doutes s’emparent de nous. Peut-être les Allemands ont-ils préféré tenir cette affaire secrète pour ne pas faire de publicité à la force de frappe de la Résistance ? “

„ Mais la réalité s’avère tout autre, ce qui n’enlève rien au courage de nos combattants. C’est le journaliste Pierre Bourget qui nous l’a révélé dès 1965, dans un long article du Monde daté du 27 février. Premier élément troublant : le général Schaumburg n’était pas à Paris en juillet 1943, mais à son domicile de Hambourg. En mai, en effet, il avait été remplacé par le général baron von Boineburg-Lengsfeld. Schaumburg, ajoute Pierre Bourget, a survécu à la guerre, pour succomber d’un cancer des os le 4 octobre 1947 à l’hôpital de Béthanie (Hambourg). Il pouvait donc difficilement avoir été la victime de l’attentat du 28 juillet 1943 ! “

„ Deuxième élément troublant, le témoignage inédit du général von Boineburg-Lengsfeld : “Je me souviens qu’un attentat fut commis ce jour-là contre ma voiture à l’angle de la rue Paul-Doumer et de la rue Nicolo. Ce n’était pas moi qui me trouvais dans l’auto mais le lieutenant-colonel prince Moritz von Ratibor und Corvey, de mon état-major. Il ne fut pas atteint. Il n’y eut ni mort ni blessés. Le lieutenant colonel confirme :“ Effectivement, un matin de juillet 1943, entre 9 et 19 heures, alors que je me rendais à l’hôtel Meurice dans la voiture de service, assis à côté de mon chauffeur, tandis que mon fox-terrier occupait la banquette arrière, j’entendis le bruit d’une grosse explosion, derrière la voiture. Nous avons aussitôt stoppé. Revolver en main, je suis descendu de la voiture, mais je n’ai vu personne, et l’auteur de l’attentat avait dû s’échapper. Les vitres de ma voiture n’avaient même pas été touchées, l’engin ayant explosé à dix ou vingt mètres derrière nous. Je présume que nous allions vite, et que l’auteur de l’attentat avait mal calculé son coup. Après l’attentat, j’ai donné l’ordre de modifier notre itinéraire pour éviter le renouvellement d’un tel incident.“ (…)

„ Comment la légende a-t-elle pu naître et s’amplifier ? “ (…)

„ Il n’est que de relire les communiqués de l’époque pour constater notre tendance à prendre nos désirs pour des réalités. Mais si cette exagération est explicable dans l’ambiance exaltée du combat, elle est inexcusable avec le recul du temps. “

„ La disparition des témoins et acteurs de premier plan, l’enjeu politique et les ambitions personnelles n’ont fait qu’accroître cette tendance à l’exagération et à l’embellissement. “

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„ On l’aura compris … “

Claire GRUBE

Posted by: secondeguerremondialeclairegrube | March 11, 2024

Le consentement amoureux

Le consentement amoureux

Grüß Gott !

Une jeune adolescente, très amoureuse, se donne volontiers, à un écrivain talentueux.

Le Consentement / Vanessa Springora / Grasset / 2020:

„ Un jour, ma mère prend une décision irrévocable. Profitant du séjour en colonie de vacances qu’elle a secrètement planifié pour procéder à notre déménagement, elle quitte mon père, sans retour. “ (…)

„ Malgré les fêtes qui se succèdent dans notre appartement, et ses amours, toujours transitoires, ma mère se révèle plus solitaire que je ne l’aurais cru.“ (…)

„ De la sexualité des adultes, j’ai enfin un bref aperçu, un certain soir d’hiver, autour de ma neuvième année. (…) Quelques jours plus tard l’amant de ma mère nous rejoint, à l’insu de sa femme. (…) Je suis réveillée par des soupirs, des frottements de corps à corps et de draps, puis des chuchotements parmi lesquels je reconnais les intonations de ma mère, et, avec effroi, les inflexions, plus autoritaires de l’homme à la moustache. „ Retourne-toi “… “ (…)

„ L’été suivant, je passe des vacances dans la maison bretonne d’un camarade de classe qui va devenir mon meilleur ami. Un peu plus âgé que nous, sa cousine nous a rejoints pour quelques jours. (…) Et tandis que l’un de nous est désigné prisonnier consentant, les deux autres s’emploient à caresser la victime impuissante, le plus souvent les yeux bandés et les poignets liés, chemise de nuit relevée ou pantalon de pyjama baissé, … “ (…)

„ Julien et moi, qui sommes dans la même classe, allons prolonger ces jeux durant plusieurs années, chez l’un ou chez l’autre. “ (…)

„ Julien et moi venons de fêter nos douze ans. Si parfois, le soir, avant de passer à des jeux plus osés, nous nous embrassons langoureusement,…“ (…)

„ Un père aux abonnés absents qui a laissé dans mon existence un vide insondable. Un goût prononcé pour la lecture. Une certaine précocité sexuelle. Et, surtout, un immense besoin d’être regardée.“

„ Toutes les conditions sont maintenant réunies.“ (…)

„ Je rêvasse au privilège d’avoir rencontré un homme de lettres si talentueux, si brillant aussi (…) Comment ne pas me sentir flattée qu’un homme, qui plus est est un „homme de lettres“, ait daigné poser les yeux sur moi ? “ (…)

„ Je viens de fêter mes quatorze ans. Il en a bientôt cinquante. Et alors ? (…) Nous échangeons quelques mots et je repars transie d’amour. “ (…)

„ L’espace est trop mince pour pouvoir monter les six étages côte à côte. De l’extérieur, je suis d’un calme effroyable, mais dans ma poitrine mon coeur cogne comme sur un tambour.“ (…)

„ G. me propose de m’asseoir. Un seul endroit permet de se tenir à deux dans cette pièce, le lit. (…) Depuis quelques minutes, les battements de mon coeur se sont encore accélérés, à moins que ce ne soit le temps lui-même qui ait changé de cadence. Je pourrais tout aussi bien me lever et partir. G. ne me fait pas peur. Il ne me forcerait jamais à rester contre mon gré, j’en suis certaine. Je pressens un inéluctable glissement de situation et pour autant, je ne me lève pas, ne parle pas.“ (…)

„ Lors de ce premier après-midi passé chez lui, G. se montre d’une délicatesse exquise. Il m’embrasse longuement, me caresse les épaules et glisse sa main sous mon pull, sans jamais me demander de le retirer, ce que je finis pourtant par faire. Deux adolescents timides flirtant à l’arrière d’une voiture. Bien qu’alanguie, je suis paralysée, incapable du moindre geste, de la moindre audace, je me concentre sur ses lèvres, sa bouche, tenant du bout des doigts son visage penché sur moi. Le temps s’étire, et c’est les joues en feu, les lèvres et le coeur gonflés d’une joie inédite, que je reviens chez moi.“ (…)

„ – Regarde, il m’a écrit un poème.“

„ Ma mère a pris la feuille que je lui tends avec une grimace de dégout mêlée d’incrédulité. Un air effaré où pointe même un brun de jalousie. Après tout, lorsqu’elle avait proposé à l’écrivain de le raccompagner chez lui ce soir-là, et qu’il avait accepté, avec tant de suavité dans sa voix, elle a très bien pu s’imaginer qu’il n’était pas insensible à ses charmes. Elle découvre avec une violence inouie, que je suis devenue prématurément une rivale… “ (…)

„ Notre premier rendez-vous a été consacré à la partie haute de mon corps. Cette fois-ci, intrépide, il entreprend de s’aventurer vers des régions plus intimes. (…) D’une voix câline, il se vante alors de son expérience, du savoir-faire avec lequel il est toujours parvenu à ôter la virginité aux très jeunes filles, sans jamais les faire souffrir, … “ (…)

„ Sauf que dans mon cas, impossible de se frayer un passage. Mes cuisses se serrent dans un mouvement réflexe incontrolable. Je hurle de douleur avant même qu’il m’ait touchée. Pourtant, je ne rêve que d’une chose. Dans un mélange de sentiments bravaches et fleur bleue, j’ai déjà acquiescé intimement à cet horizon inéluctable : G. sera mon premier amant. Et si je suis allongée sur son lit, c’est bien pour cette raison. Alors pourquoi mon corps s’y refuse-t-il ? Pourquoi cette peur irrépressible ? G. ne se démonte pas. Sa voix me susurre des mots réconfortants:

„ – Ce n’est pas grave. En attendant, on peut faire autrement, tu sais. (…) Voilà commment je perds une première partie de ma virginité. Comme un petit garçon, me glisse-t-il dans un mumure. (…) Je suis amoureuse, me sens aimée, comme jamais auparavant.“ (…)

„ Les premiers temps, après avoir passé un moment dans le lit de G., je suis émue par deux choses : le voir pisser debout et se raser. (…) J’explore ce corps d’homme avec l’application d’une disciple privilégiée, j’assimile avec gratitude ses enseignements et me concentre sur les exercices pratiques.“ (…)

„ Combien d’heures passées ensemble à longer les allées du jardin du Luxembourg main dans la main, à déambuler dans les rues de Paris,… (…) Notre amour est interdit. Réprouvé par les honnêtes gens. (…) Mais pourquoi ? Puisque je l’aime et qu’il m’aime aussi ? “ (…)

„ Il me montre aussi les photos érotiques qu’Irina Ionesco prenait de sa fille Eva alors qu’elle n’avait que huit ans, les jambes écartées, des bas noirs jusqu’au haut des cuisses en guise de seuls vêtements, son ravissant visage de poupée fardé comme celui d’une prostituée.“ (…)

„ La douleur, sournoise, se présente un soir à l’articulation du pouce gauche. (…) Je pars aux urgences. (…) Un médecin diagnostique un rhumatisme articulaire aigu, dû à une infection par un streptocoque. (…) Qu’est-ce qu’il croit, que c’est G. qui m’a refilé ce streptocoque ? (…)

„ J’ai rencontré quelqu’un. “

„ Tu as rencontré quelqu’un, qu’est-ce que ça veut dire ? Que tu es amoureuse ? “

„ Exactement ! (…)

„ Ah bon, et tu ne trouves pas ça un peu jeune, quatorze ans, pour avoir une relation amoureuse ? C’est qui ce type ? “

„ C’est un écrivain, il est génial et le plus incroyable, c’est qu’il m’aime. Il s’appelle G.M.“ (…)

„ Le médecin, un homme plein de sollicitude, m’interroge sur ma sexualité et dans un surprenant accès de confiance (…) je finis par avouer que je prends depuis peu la pilule – ayant rencontré un garçon plein de qualités – mais que je suis affligée d’une incapacité complète à m’offrir à lui, paniquée par la douleur de la défloration. (Cela fait des semaines, en effet, que toutes les tentatives de G. pour venir à bout de mes réticences sont restés vaines. Ça n’a pas l’air de le gêner beaucoup, mes fesses lui suffisent amplement.) Le docteur lève un sourcil, un peu surpris, puis déclare que j’ai en effet l’air d’une jeune fille très en avance sur son âge et qu’il est tout disposé à m’aider. Après m’avoir examinée, il décrète tout joyeux que je suis en effet la „Vierge incarnée“ car jamais il n’a vu un hymen aussi intact. Avec dévouement, il me propose dans la foulée une légère incision sous anesthésie locale, qui me permettra d’accéder enfin aux joies du sexe.“ (…)

„ Ce médecin n’a pas la moindre idée de ce qu’il est en train de faire : aider l’homme qui se rend quotidiennement à mon chevet à jouir sans entrave de tous les orifices de mon corps.“

„ Je ne sais si on peut dans ce cas parler de viol médical ou d’acte barbare. Mais quoi qu’il en soit, c’est bien sous le coup – habile et indolore – d’un bistouri en inox, que je deviens enfin une femme.“ (…)

„ Dans le cercle très restreint de mes amis, les réaction vis-à-vis de G. sont déroutantes. (…) A l’inverse, les filles ne rêvent que de le rencontrer. (…) Les adolescentes de mon temps sont bien plus délurées que leurs parents ne l’imaginent.“ (…)

„ Parce que chez G. l’amoureux des adolescents se double de l’écrivain, l’autorité, l’emprise psychologique dont il jouit suffisent à conduire sa nymphette du moment à affirmer par écrit qu’elle est comblée.“ (…)

„ La loi fixe la majorité à quinze ans. Et je suis loin de les avoir atteints.“ (…)

„ Le jeudi suivant, ma mère attend le ventre noué des nouvelles de cette entrevue. Elle a conscience que sa responsabilité est en jeu. Pour avoir accepté de couvrir cette relation entre sa fille et G., elle risque, elle aussi, une condamnation.“ (…)

„ La lettre anonyme typique, un modèle du genre (…) Détail étrange, cette lettre me rajeunit d’un an, sans doute pour accentuer la gravité des faits. Il y est question d’une „petite V. de treize ans“. (…) Peut-être nous a-t-elle surpris en train de nous embrasser à pleine bouche au coin de la rue ? “

„ Pour les amis de ma mère, notre relation est un secret de polichinelle, mais au-delà de ce cercle d’initiés, la plus grande prudence est de mise. “ (…)

„ Dans la rue, je rase les murs, fais des détours de plus en plus alambiqués pour aller chez G. Nous nous y rendons plus jamais en même temps. Il arrive le premier, je le rejoins une demi-heure plus tard.“ (…)

„ Un après-midi que je viens de passer chez lui, dans ses draps, nous dévalons les escaliers, je suis en retard et manque de me cogner à un jeune couple qui monte les marches. (…) Pourquoi aucun des inspecteurs ne fait-il attention à l’adolescente que je suis ? (…) Certes, j’en ai quatorze, et parais peut-être un peu plus.“ (…)

„ G. loue désormais à l’année une chambre d’hôtel pour échapper aux visites de la brigade des mineurs. (…) Comme dans son minuscule studio près du Luxembourg, la première chose qu’on voit en entrant, c’est un lit énorme, trônant au milieu de la pièce. G. passant plus de temps allongé qu’assis ou debout, sa vie comme la mienne seront en permanence tendues vers ce lit. Je dors de plus en plus souvent dans cette chambre, ne mets plus les pieds chez ma mère que lorsqu’elle l’exige.“

************************

« G. sera mon premier amant. Et si je suis allongée sur son lit, … »

Claire GRUBE

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Posted by: secondeguerremondialeclairegrube | March 11, 2024

Francs-tireurs: tradition nationale

Francs-tireurs : tradition nationale

Grüß Gott !

French and Belgian civilians, viciously and cowardly, attack German soldiers.

Persee.fr. web / Revues / 1914 / John Horne / Leon Mirman / Internet:

« Il semble que les Allemands soient en retard de quarante ans. Ils procèdent comme en 1870 avec une imagination enfantine et barbare. Ils voient des francs-tireurs partout et ne peuvent encore croire que nous avons une armée régulière. » 

L’amour de la France expliqué à mon fils / Max Gallo / Seuil / 1999:

« Notre histoire est donc pleine d’hommes qui se réfugient dans les forêts et deviennent des « francs-tireurs et partisans français ». En 1870 ou 1943, ils constituent des maquis, harcèlent l’occupant, le Vercors et les Glières sont dans la tradition nationale de la résistance à l’invasion. »

« Et pourquoi ne pas en trouver l’origine derrière les palissades d’Alésia ? Car le combat de Vercingétorix devint, dans la mémoire collective, telle qu’on la constitue dans les livres qui racontent le passé de la nation, le premier acte de « patriotisme ».

Francs-tireurs et garde nationaux / 1870-1871 / Internet:

„ Il en est de même dans toute la zone entre les armées allemandes assiégeant Paris et celles qui ont atteint la Loire à Orléans début octobre.“

” L’apparition de ces francs-tireurs sans uniforme qui montent eux-même des opérations, attaquent les soldats allemands isolés puis se retirent, inquiète l’état-major… Il ne faut exagérer ni le nombre ni le rôle de ces groupes que les autorités françaises ne contrôlent guère. Pourtant, en septembre-octobre, les actions isolées de ces francs-tireurs créent un climat d’insécurité dans l’Est et dans les campagnes du Bassin parisien ” (François Roth)

Arte.fr / Histoire / 1870-1871 / La guerre franco-prussienne / 1/3 / Video / 2020 / Internet:

« Il s’engage dans une unité de Francs-tireurs, des hommes qui interviennent à l’extérieur des murs de la ville, entre les lignes ennemies. De telles unités se créent un peu partout en France et attirent des dizaines de milliers de civils. »

« Les Francs-tireurs font sauter les ponts et les voies ferrées pour ralentir l’avancée des Allemands ou leur tendrent des embuscades. Mais ceux qui sont faits prisonniers ne sont pas considérés comme des militaires, et peuvent être exécutés sans passer en cour martiale. »

« Sur un plan mythique les Francs-tireurs ont joué un rôle, c’est-à-dire qu’on leur a attribué un rôle en quelque sorte, d’ «insurgence», euh, euh, version américaine, c’est-à-dire, ou pour reprendre un terme aujourd’hui très contemporain, de snipers et de tireurs isolés, qui ne respectent pas nécessairement un ordre militaire donné, mais qui sont quasi autonomes. »

Who are the Huns ? / Ernst Müller-Meiningen / The law of nations and its breakers / Georg Reimer Publischer / Berlin / 1915:

« Franc-Tireur Warfare and Cruelty. »

« From the very first day of the beginning of hostilities the so-called franc-tireur warfare was waged in the bloodiest and most fanatical fashion against the German army in France and Belgium. By this is meant not only the war carried on by the so-called irregular troops but the participation of the whole native population, man, woman and child. » (…)

« Every letter sent home to people in Germany by their relatives in the field is filled with indignant complaints. The « hysteria of war », to be sure, may play a great part in these, just as it does in the gossip of the trenches. He who would juge things in a purely objective light will be forced to exercise considerable scepticism in various places. And yet despite all this… » (…)

« Devastation by Germans is never the result of mere vandalism or lust for destruction. »

« The mob in Antwerp has destroyed German property in the most barbarous fashion and slaughtered women and children in the most bestial manner. » (…)

« The lawless attitude of the Belgian population towards the German troops has found a worthy parallel in that of the Russian. During the night of the 14th and 15th August the German troops entering Kalisch were again fired upon from ambush. This is the third attack of this kind that has occured upon our eastern front. Here too, we regret to say, we must mourn the loss of brave men, for two were slain, and 20 to 30 wounded. There is not the slightest doubt that this attack was due to a regularly-planned onslaught by the non-military population, and there is every reason to believe that these bands, as was the case in France and Belgium, stand in close connection with the government. »

« As these bestial acts were on the increase, espacially in Belgium and France, the Kaiser uttered a formal protest against this franc-tireur warfare in that same telegraphic note in which he called the attention of President Wilson to the use of Dum-Dum bullets. » (…)

« Not only did they make use of these cruel weapons, but the Belgian Government had openly encouraged the participation of the Belgian civil populace in the fight and carefully prepared it for for this end for a long time. The cruelties which were committed upon wounded soldiers, doctors and nurses in this guerilla warfare (physicians were murdered and hospitals attacked by rifle-fire) even by women and priests,… » (…)

« The fact that Belgian girls have put out the eyes of wounded men upon the battlefield is kept secret from you. The officials of Belgain cities have invited our officers to meals and then shot them whilst seated at the tables. The civil population in violation of all international law was incited to attack our troops in the back by all manner of inhuman weapons after having received them in a spirit of assumed friendliness. Belgian women cut the throat of sleeping German soldiers in the quarters they themselves had offered the men. » (…)

« And this lawless and inhuman method of carrying on war in Belgium was repeated in village after village as the German troops entered French territory. There was obviously a centralized method of procedure organized and carefully prepared for secretly by the state in both countries. » (…)

« The assumption that these franc-tireur battles in France and Belgium were due not to a few fanatics, but to organisation and action on a great scale prepared long beforehand by the French and Belgium Governments, is proved not only by the quantities of military rifles, but also by the systematic glorification of this lawless method of conducting war which was carried on by the press of Belgium and France before and after the beginning of the war. » (…)

« It is an ancient institution among the French, something with which our troops became familar in the year 1870. » (…)

« An excellent illustration as to the opinion regarding Belgian franc-tireur warfare that prevailed in England and France, is furnished by the illustrations published in a number of periodicals. Franc-tireur fighting is not only conceded in these without the least scruple, but it is even lauded as heroic. » (…)

« Whosoever desires to fire upon our soldiers, or do battle with them, might follow the example of our two million German volunteers, who do not adopt the cowardly methods of these assassins and shoot unsuspecting men from ambush, or strangle the helpless wounded, stab out their eyes or cut off their ears and noses, but meet the enemy in the open field and in honorable battle. » (…)

« The franc-tireurs with whom we have here to deal also carried no « fixed, distinctive emblem recognizable at a distance. » On the contrary, they sought in every way to appear as harmeless civilians. They showed a decided preference for shooting down stray soldiers who by reason of their wounds or for other causes, had been left behind, and their methods of murder were varied. Attempts were made to assassinate men by putting poison in their coffee, … » (…)

« The « Rules and Regulations of Warfare by Land » show how a people that wishes to defend its natal soil by force of arms from the attacks of an enemy is to conduct itself. It must carry its arms openly and observe all humans rules, especially those that deal with the defenseless. Should it permit itself to do the contrary, then … »

« The excellent behavior of the German troops in Belgium and in the North of France where the franc-tireur warfare had ceased, was acknowledged everywhere even by French and English newspapers. »

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« it is even lauded as heroic. »

Claire GRUBE

Posted by: secondeguerremondialeclairegrube | March 8, 2024

Prostitution: attachement extrême

Prostitution : attachement extrême

Grüß Gott !

Des jeunes femmes, prostituées et fascinées, sont très attachées, à certains hommes.

De la prostitution dans la ville de Paris / Parent-Duchatelet / Tome premier / 1790-1836 / Paris / 1857 :

« Ordinairement, la classe la plus distinguée des prostituées choisit ses amants parmi les étudiants en droit, les étudiants en médecine, et les jeunes avocats : instruction que possèdent ces jeunes gens, et surtout les agréments que leur donne un esprit cultivé, les font rechercher par les prostituées qui n’ont de relations habituelles qu’avec les gens de la bonne compagnie, et qui peuvent elles-mêmes se faire remarquer par quelques dons de l’intelligence ; mais le nombre de filles qui composent cette classe comparé à la masse des filles publiques, est peu considérable. »

« C’est parmi les commis marchands, et particulièrement parmi les tailleurs d’habits, les uns et les autres si nombreux à Paris, que la classe moyenne des prostituées va recruter ses amants. On peut y joindre les garçons perruquiers, les musiciens ambulants et de guinguettes, ainsi que les bijoutiers et les orfèvres. »

« Toutes les autres s’abandonnent à des ouvriers de toute espèce, à ces mauvais sujets que recèlent toutes les réunions d’hommes, et plus particulièrement les grandes capitales où ils viennent se perdre et jouir d’une liberté qui ne peut exister pour eux partout où ils sont connus. »

« Une des choses qui méritent le plus d’être étudiées dans la vie des prostituées, c’est l’attachement extrême qu’elles ont pour ces amants, et ce qu’elles font pour les conserver. Non-seulement elles n’en tirent aucun avantage sous le rapport de l’argent, mais un grand nombre d’entre elles les nourrissent, les habillent et les entretiennent avec les ressources que leur procure leur métier ; bon nombre de jeunes gens dans Paris n’ont pas d’autres moyens d’existence. »

« Les filles logées chez les femmes qui tiennent des maisons de prostitution font toujours, en y entrant certaines conditions dans lesquelles cet amant n’est jamais oublié : on stipule ses entrées deux, trois ou quatre fois par semaine, et d’autres prérogatives qui varient à l’infini, suivant la condition de l’individu et la classe de la fille ; bien entendu que cet amant doit être exempt de toute rétribution. »

« Ces hommes sont, en général, le désespoir des femmes qui tiennent des mauvais lieux, mais elles doivent les supporter, car sans cela elles n’auraient pas de filles. Lorsqu’une de leurs filles sort de l’hôpital ou de la prison et rentre chez elles, l’habitude, dans beaucoup d’endroits, est de lui accorder alors vingt-quatre heures pour rester avec son amant ; mais passé ce temps, il faut qu’elle travaille pour la maison suivant l’expression du métier. »

« Je viens de parler de l’attachement extrême, je pourrais dire furieux des prostituées pour leurs amants ; cette singularité de leurs mœurs et de leurs habitudes mérite de nous arrêter. Pour la classe inférieure et grossière, les reproches, les invectives, les mauvais traitements, les coups, les blessures, et jusqu’au péril de la vie, ne sont pas capables de les ébranler ; j’en ai vu venir à l’hôpital, les yeux hors de la tête, la figure ensanglantée et le corps meurtri des coups que leurs amants, en état d’ivresse, leur avaient portés ; mais à peine guéries, elles retournaient avec eux. »

« L’une d’elles, voyant son homme rentrer dans Paris dans un état complet d’ivresse, le suivait de loin pour le surveiller ; ayant vu tomber dans un fossé, elle courut chercher du secours, aida à le relever, mais elle se constitua à l’instant prisonnière au poste voisin, pour se soustraire à sa fureur ; le lendemain elle alla le chercher au dépôt de la préfecture où elle sut qu’il avait été transporté. »

« Une autre voulant arrêter son amant (qui, un marteau à la main, brisait sa glace, ses meubles et tout ce qu’elle avait, augmenta tellement la rage de ce furieux, que, poursuivie elle-même, elle ne put échapper à une mort certaine qu’en se précipitant par la fenêtre d’un troisième étage ; guérie de quelques contusions résultat de cette chute, elle retourna avec le même homme qui, six mois plus tard, dans un cabaret des barrières, la mit dans la nécessité de se jeter encore par une fenêtre ; cette fois elle se cassa le bras, fut soignée par Dupuytren, et n’en resta que plus attachée à l’homme qui lui témoignait son amitié d’une si singulière manière. J’ai appris ces détails de la bouche même de cette femme, et les renseignements que j’ai pris m’ont prouvé qu’elle disait vrai. »

Alfred Scheiber / Un fléau social / Paris / Medicis / 1946:

„ L’état d’infériorité de la femme est un fait : venu du fonds des âges, l’esprit de propriété de l’homme sur la femme survit toujours.“ (…)

„ Sur cinq femmes qui se prostituent, on peut dire qu’au moins quatre sont exploitées par un souteneur. “ (…)

„ Tombées en général, dès le début de leur déchéance, sous la coupe d’un de ces hommes, elles sont par lui vendues ou bien exploitées, vendues tantôt à un tenancier de maison, tantôt à un autre trafiquant qui, jouant le rôle d’intermédiaire, se chargera de les revendre parfois fort loin. Ce n’est pas d’habitude à la violence qu’est due cette captivation. Pour l’ordinaire, le souteneur exerce sur elles une véritable fascination ; elles lui manifestent communément un étrange attachement. “

„ Ces souteneurs ont un fort ascendant sur les „entreteneuses“ qui, sous cette emprise, ne demandent qu’à satisfaire et combler tous les voeux et caprices de leurs maître et seigneur. Témoin cette scène qui s’est passée récemment entre deux filles qui ne soupçonnaient pas la présence d’un tiers. L’une d’elles, un oeil poché au beurre noir, déclara entre autre :

„ Oh ! tu sais, mon homme, c’est quelqu’un ; si je le rate ou le mécontente, lui ne me rate pas. Mais, ajouta-t-elle avec un air tout attendri, „ C’EST UN HOMME “.“ (…)

„ Dans leur comportement, écrit un spécialiste de la question, il y aussi un côté freudien. Ces femmes ont un besoin de caractère sexuel à se sentir soit soutenues, soient dominées ou même mâtées. C’est du masochisme attenué.“

Wikipedia / Mon homme / Les paroles de la chanson / Mistinguett / Internet:

„ Sur cette terr’, ma seul’ joie, mon seul bonheur
C’est mon homme.
J’ai donné tout c’que j’ai, mon amour et tout mon cœur
À mon homme
Et même la nuit,
Quand je rêve, c’est de lui,
De mon homme.
Ce n’est pas qu’il est beau, qu’il est riche ni costaud
Mais je l’aime, c’est idiot,
I’m’fout des coups
I’m’prend mes sous,
Je suis à bout
Mais malgré tout
Que voulez-vous

Je l’ai tell’ment dans la peau
Qu’j’en d’viens marteau,
Dès qu’il s’approch’ c’est fini
Je suis à lui
Quand ses yeux sur moi se posent
Ça me rend tout’ chose
Je l’ai tell’ment dans la peau
Qu’au moindre mot
I’m’f’rait faire n’importe quoi
J’tuerais, ma foi
J’sens qu’il me rendrait infâme
Mais je n’suis qu’un’ femme
Et, j’l’ai tell’ment dans la peau… “

***************************

« C’est du masochisme atténué. »

Claire GRUBE

Posted by: secondeguerremondialeclairegrube | February 25, 2024

1940: stratégie militaire

1940 : stratégie militaire

Grüß Gott !

Les stratèges militaires, préparent et conduisent une guerre, afin de la gagner.

Wikipedia / Stratégie militaire / Internet:

« La stratégie militaire est l’art de coordonner – au plus haut niveau de décision – l’action de l’ensemble des forces militaires de la Nation pour conduire une guerre, gérer une crise ou préserver la paix. »

« La stratégie est l’art de faire la guerre intelligemment ».

Vimeo / Les grandes batailles / 1940 / La bataille de France / Video / 2016 / Internet:

« – Nous vaincrons, parce que nous sommes les plus forts !  » proclament maintenant les affiches, montrant les immenses empires français et anglais. Et c’est vrai. »

« Incontestablement, nous avions une certaine confiance en nous. Je veux dire que, on considérait que l’armée française était quelque chose d’important, solide, et cetera, et cetera. Mais dans le même temps, nous étions conscients d’un grand nombre de faiblesses de l’armée française. On était conscient, et très profondément, dans ma génération, de ce que l’armée française était un grand organisme en partie démodé, que, par exemple, l’évolution de l’aviation, l’évolution des chars n’avait pas été incorporé dans l’armée française, et que, par conséquent, euh, nous avions de graves déficiences. »

« – Ce qui manque, c’est une volonté. Et une stratégie. »

« Une stratégie ! Un colonel que personne ne connaît, ou presque, et qui a écrit des livres que personne n’a lu, ou presque, en a proposé une, dès 1936, la guerre de mouvements, avec des divisions blindées, soutenues par une aviation d’assaut. Le 26 janvier 1940, il a adressé un memorendum à 95 personnalités françaises. Il y écrit : le conflit présent sera tôt ou tard marqué par des mouvements, des surprises, des éruptions, des poursuites, dont l’ampleur et la rapidité dépasseront infiniment celles des plus fulgurents événements du passé. Dans le conflit présent, être inerte, c’est être battu. »

Dailymotion / Bataille de France / La victoire des stratèges allemands / Video / 2016 / Internet:

« Les Alliés avaient anticipé la répétition des évènements de la Première Guerre mondiale et placèrent leurs troupes en conséquence. Le gros des forces était positionné au nord, prêt pour l’attaque à travers les Pays-Bas. » (…)

« Les Alliés avaient grossièrement surestimés les forces blindées des Allemands, pensant qu’ils avaient plus de 7.000 chars. La vérité était que les Allemands avaient juste 2.400 chars pour l’attaque, essentiellement des panzers. Mais plus de 1.400 d’entre eux n’étaient rien d’autres que des auto-mitrailleuses blindées. Les Alliés avaient plus de 3.300 chars. Sur le plan de l’armement et du blindage, les machines alliées étaient supérieures aux chars allemands. »

« Lorsque l’attaque commença aux premières heures du 10 mai, elle prit les Alliés par surprise. Les Allemands avançaient très vite. Les Alliés avaient favorisé cette progression fulgurante en positionnant leurs forces plus au nord, alors que le gros des troupes allemandes passait par les Ardennes, un peu plus au sud. »

« Les Alliés avaient été bercés dans un faux sentiment de sécurité et pensaient qu’ils étaient capables de détruire les forces allemandes. Bien que ceux-ci aient des lacunes en terme d’armement, ils avaient été très bien entraînés et avaient rodé la coordination de leurs forces. Le concept était simple mais très efficace, et en avance sur son temps. »

« Le point d’impact choisi était petit en terme de largeur. Les blindés se concentrèrent sur ce point central, et toute la puissance de feu était utilisée pour écraser l’ennemi. Une fois la brèche percée, le reste de la division devait se ruer à travers le trou et foncer vers les zones arrières de l’ennemi. Les tanks devaient continuer à foncer à travers les lignes ennemies jusqu’à ce que l’infanterie et l’artillerie puissent s’occuper des poches de résistance et capturer les positions clés. » (…)

« Face à des attaques parfaitement coordonnées, les Alliés furent plongés dans la confusion et la panique. Ils pensaient toujours à la dernière guerre et s’étaient préparés à une bataille défensive. Les Allemands avaient prouvé qu’une rapide et profonde percée à travers les lignes ennemies était une excellente manière de se défendre. »

Youtube / La chute de la France / La victoire des stratèges allemands / Video / 2018 / Internet:

« En Angleterre, un ou deux vieux officiers mal embouchés commencèrent à se poser la question, de l’éventuel avenir des blindés. »

« Ceux qui en tirèrent les enseignements étaient les Allemands. Ils avaient pu voir qu’une force très mobile pouvait être créé, pas seulement des chars seuls : vous avez besoin du soutien de l’artillerie, vous avez besoin de garder l’infanterie à vos côtés, vous avez besoin que tout soit mobile, et vous avez besoin d’un soutien aérien immédiat dans des stukas. »

« Cette armée d’un nouveau genre, envoyée contre une armée conventionnelle, pouvait la couper en deux comme un couteau dans du beurre. Les chars lourds devaient être utilisés comme fer de lance pour véritablement percer un trou dans les lignes ennemies, et les chars légers devaient être utilisés sur les flancs pour les protéger de l’infanterie et les tirs d’artillerie, et tous les autres chars devaient être utilisés principalement pour ouvrir la route à travers les lignes ennemies et garder ce trou ouvert et continuer d’avancer. »

« Une réflexion importante avait été menée pour le développement de ce type de formation. La Panzerdivision qui en résultait était une force bien équilibrée, qui pouvait faire appel au soutien de tous les autres composants pour atteindre ses objectifs. »

« Le but de cette organisation : lancer une offensive rapide et profonde en territoire ennemi et y maintenir la confusion, la peur et la panique au sein de son commandement de ses communications. »

« Les relations étroites avec la Luftwaffe qui pouvait apporter encore plus de puissance de feu, quand le besoin s’en faisait sentir, représentait une innovation importante. » (…)

« Une liaison-radio était établie avec la Luftwaffe, ce qui permettait aux Stukas et aux autres bombardiers d’être appelés pour intervenir très vite. Cette flexibilité, et la rapidité de l’appel au soutien aérien était vital et constituait un des éléments-clés de la guerre-éclair. »

« La victoire allemande spectaculaire était une belle illustration du concept de guerre-éclair. »

Les mensonges de l’histoire / Pierre Monteil / L’Harmattan / 2012:

« La théorie de la supériorité allemande en 1940, qui subsite encore aujourd’hui, n’est qu’un mensonge chargé de véhiculer la légende d’une Wehrmacht invincible. » (…)

« La France disposait d’une armée comptant 2,4 millions d’hommes (plus 600.000 troupes coloniales), contre 2,6 millions côté allemand. »

« D’un point de vue technologique, les deux belligérants disposaient d’un matériel équivalent. » (…)

« Enfin, en ce qui concerne les tanks, force est de constater que France et Allemagne disposaient d’un parc de véhicules équivalent. Toutefois, alors que l’on ne comptait que peu de modèles du côté du Reich, la France était équipée d’une multitude de véhicules, du plus ancien au plus moderne. » (…)

« Au final, alors que le gros de l’armée allemande était composé de chars désuets, l’armée française souffrait de carences stratégiques, malgré la possession de blindés plus modernes. »

« En réalité, ce n’est pas la supériorité numérique ou technologique de l’Allemagne qui coûta la victoire à la France, mais bien la stratégie employée par la France lors du second conflit mondial. »

« Le généralissime Maurice Gamelin avait en effet décidé de prendre le contre-pied de la tactique employée en 1914. Gamelin préfera au contraire jouer la carte de la défence à outrance, se réfugiant derrière la ligne Maginot. »

« Cependant, si Gamelin basait toute sa stratégie sur l’invulnérabilité de la ligne Maginot, précisons que cette dernière n’était pas une muraille continue, certains pans étant moins protégés que d’autres. »

« Hitler, sachant que le gros de la Wehrmacht disposait d’un matériel désuet, décida de lancer le fer de lance de son armée en direction du massif des Ardennes, un secteur boisé mal défendu par l’armée française, car considéré infranchissable. »

« Toutefois, si le secteur des Ardennes constituait un véritable point faible, il faut savoir que l’Etat-major français s’était entêté à le laisser dans cet état. En effet, Gamelin avait reçu à plusieurs reprises des informations en provenance de Belgique, indiquant que l’offensive allemande viserait les Ardennes ; cependant, le généralissime avait décidé de ne pas en tenir compte. »

« Suite à la défaite de 1940, le maréchal Pétain, nommé président du conseil, puis chef de l’Etat français, présenta la défaite comme inéluctable, affirmant que la Wehrmacht était supérieure en nombre et en armes, afin d’atténuer la responsabilité de l’armée française dans l’échec de la bataille de France. »

Openedition.org / La guerre de 1940 / Pourquoi une guerre à l’ouest en 1940 / Quelques remarques sur la grande stratégie de Hitler / Bernd Wegner / Internet:

„ Tout ceci démontre que la guerre de l’Allemagne contre la France en 1940 ne reposait pas sur une stratégie de guerre-éclair conçue et mûrie depuis longtemps, mais plutôt sur une organisation de dernière minute, guidée par des improvisations et hasards de toutes sortes. Si la « guerre-éclair » devint, ultérieurement, une véritable conception stratégique militaire, c’est uniquement parce qu’elle mena – grâce aux nombreuses erreurs stratégiques, opératoires et tactiques de l’ennemi à une victoire rapide à laquelle personne ne s’attendait. L’Union Soviétique devait être la pierre de touche de cette stratégie.“

« Durant l’été 1940, après l’armistice signé avec la France, le « Führer » était au sommet de sa carrière. La victoire rapide à l’Ouest n’avait certes tenu qu’à un fil et il n’en avait résulté qu’une tactique militaire opératoire et non stratégique, mais elle symbolisait bel et bien aux yeux de tous les témoins de l’époque le triomphe personnel colossal d’Hitler. “

Youtube / Les causes de la défaite de 1940 / Passé-Présent n°277 / TVL / Video / 2020 / Internet:

„ Faut rappeler aussi qu’une stratégie défensive peut apparaître légitime, surtout quand on se réfère aux sacrifices énormes consentis pendant la Première Guerre mondiale, mais qu’en même temps, celui qui l’a choisit, se prive volontairement de toute initiative, par rapport à une situation. Ce qui n’est évident pas la meilleure manière d’envisager un conflit. Il laisse totalement l’initiative à l’adversaire. “ (…)

„ On peut revenir sur cette affaire de stratégie défensive, en 1939, qui n’a pas été décidée par le général Gamelin, mais qui a été décidée en septembre 39, par le Comité Suprême Interallié, avec Daladier et le premier ministre Chamberlin…“ (…)

„ Alors, ce n’est pas la stratégie défensive qu’il faut incriminer. (…) D’abord, cette stratégie, elle a été décidée, l’armée anglaise, elle était pas prête, 1939, deux divisions ! Euuuh, on savait que les Allemands avaient besoin d’une guerre éclair, d’une guerre rapide, tandis que nous, nous avions les deux empires derrière. Il y avait les marines. Donc, on pensait que le blocus pourrait jouer.“ (…)

„ Ceci étant, les deux armées n’étant pas, et l’armée anglaise en particulier, prêtes, une stratégie de défense, stratégie attentiste, ce qui permet de s’équiper, était compréhensible.“ (…)

„ Ce n’est pas la stratégie défensive qui est mauvaise, c’est le fait qu’on ait mal organisé la défensive au plan tactique.“

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„ La stratégie est l’art de faire la guerre intelligemment. “

Claire GRUBE

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